En France, des élèves partagent leur classe avec des chats

Lorsqu’on entre dans l’établissement scolaire Candide, à L’Isle-sur-la-Sorgue (France) on sent rapidement compte que quelque chose y est différent. On y trouve du calme, des sourires d’élèves et de petites bêtes à poils qui se baladent à pas feutrés. 

Candide, c’est une école indépendante installée dans une zone d’activités périphérique et où une quinzaine de chats partagent la vie des élèves. La « ronronthérapie » serait l’un des secrets de leur réussite!

capture d'écran vidéo - Midi Libre

« Les chats apportent une quantité d’émotions positives. Ils apaisent les élèves anxieux et ils le sont souvent en arrivant ici après être passés par d’autres établissements », raconte Michèle Bourton, fondatrice et directrice de cette école unique en son genre qui accueille les enfants du CP à la 3e (1re année primaire à la 3e secondaire, au Québec).

Madame Bourton a longtemps été enseignante dans l’Éducation nationale. Elle dit ne plus vouloir voir des enfants pleurer ou avoir des classes de quarante élèves. « Les professeurs qui sont ici viennent pour beaucoup de l’Éducation nationale, on les paie moins, mais ils ont fait ce choix, car ils en ont eu assez du système », raconte-t-elle.

Madame Bourdon a ouvert l’école Candide en 2013. On n’y regroupe jamais plus de 15 élèves par classe et il y a une seule classe par niveau.  On oriente la pédagogie pour redonner aux enfants l’envie d’être curieux et le bonheur d’apprendre.

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Il n’y a aucune prise de notes pendant les cours, car tout est déjà dans les livres. « On ne perd pas de temps. On leur apprend à réfléchir et on est assez exigeant sur le niveau », dit la directrice. Pas de contrôles non plus. « Ça ne sert à rien de stresser les élèves. Seuls les 3e ont deux brevets blancs à passer », explique la fondatrice de l’école.

Les devoirs, notés eux, se font sur place pour les plus jeunes, avec l’aide des enseignants. Ce qui rend aussi les parents heureux, puisqu’il n’y a pas de conflit par rapport aux devoirs et que cela laisse davantage de temps pour la vie sociale de la famille.

Parmi les élèves, certains ont deux ou trois ans d’avance et s’ennuyaient à l’école. Dans cette école, ils avancent plus vite. D’autres sont bilingues ou trilingues, et profitent des cours d’anglais et d’espagnol pour tous. Mais d’autres élèves sont là après une mauvaise expérience.  Certains sont des phobiques scolaires, certains ont eu des difficultés d’apprentissage… Comme cette adolescente de 14 ans, dyslexique. « Dans mon autre école, je ne pouvais pas me concentrer. Ici, c’est calme »dit-elle en souriant.

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Un petit écolier de CE2 (3e année primaire)  a une maladie grave. Quand il est fatigué, on lui propose de se reposer. « J’ai des problèmes de santé, je sais ce que c’est » explique la directrice, handicapée à 80 % à la suite de maltraitances subies dans son enfance.

C’est d’ailleurs à cette époque qu’elle a découvert son amour pour les chats. « J’ai été enfermée dans une cave de l’âge de 5 à 16 ans. Il y avait une fenêtre avec des barreaux, c’est par là que venaient les chats, ils se lovaient contre moi ». 

À l’adolescence, Michèle  est adoptée et sa nouvelle famille lui offre un chat, une guitare et la possibilité de faire des études. 

« J’ai fait douze ans de scène en chantant des textes personnels. Je n’ai pas eu besoin de psy! » s’amuse cette femme d’une remarquable résilience.

Quand elle a décidé de se lancer dans l’aventure de Candide, Michèle Bourton n’a pas oublié ces chats qu’elle adore. Mais l’idée d’ouvrir une école avec des chats n’a pas été simple à faire admettre à tout le monde…

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Au début, l’inspection académique était rébarbative, pour des problèmes d’hygiène. Pour se conformer à la réglementation, la directrice et deux de ses collaborateurs ont passé leur certificat de capacité pour les animaux domestiques. 

« Deux inspecteurs sont passés cette année, ils n’ont fait aucune remarque! On a eu un très bon rapport. On nous a même proposé de nous mettre un jour sous contrat ».

C’est que pour l’instant, le groupe scolaire n’a aucune aide. Les lieux sont loués. 

Des parents déménagent dans le secteur pour inscrire leurs enfants à Candide. L’école accueille des petits Parisiens, des frères venus des Cornouailles… 

C’est que les médias de partout en Europe ont parlé de cet établissement unique. La réputation de l’école avance à petits pas, comme ceux des chats qui s’y promènent.

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L’inscription à cette école est de 4 680€  (6933$ CAD) par année, avec un tarif dégressif avec plusieurs enfants de la même famille inscrits. Les inscriptions sont possibles à l’année.

Aimeriez-vous qu’une école du genre existe près de chez vous?

Dans la vidéo suivante, la directrice explique les avantages d'avoir des chats à l'école: