Trucs et Bricolages
​Petit guide du câlin en temps de pandémie
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​Petit guide du câlin en temps de pandémie

Car COVID-19 ou pas, on a besoin d’affection!

Trucs et Bricolages

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Parmi les nombreuses choses qui nous manquent de notre vie d’avant la pandémie, les câlins sont en tête de liste. Nous avons tous et toutes besoin de chaleur humaine! 

Comment concilier ce besoin d’affection avec la nécessité de préserver les êtres chers de la maladie (et de s’en préserver)? L’équipe du New York Times a demandé à des scientifiques qui étudient les virus en suspension dans l'air d’expliquer la manière la plus sûre de faire des câlins.

Le contact physique est un besoin primaire, Nous avons d’ailleurs pu voir des gens inventer des systèmes de bâches transparente avec manches pour pouvoir s’étreindre quelques minutes. Une vidéo de deux jeunes cousins s’enlassant après des semaines de quarantaine est rapidement devenue virale sur le Web. C’est un sujet qui concerne tout le monde.


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Les câlins nous manquent et nous en avons besoin. L'affection physique réduit le stress en calmant notre système nerveux sympathique, qui, pendant les périodes d'inquiétude, libère des hormones de stress dommageables dans notre corps. Dans une série d'études, le simple fait de tenir la main d'un être cher a réduit les effets d'un choc électrique.

«Les humains ont des voies cérébrales qui sont spécifiquement dédiées à la détection du toucher affectueux. Le toucher affectueux est la façon dont nos systèmes biologiques communiquent entre eux que nous sommes en sécurité, que nous sommes aimés et que nous ne sommes pas seuls », a expliqué Johannes Eichstaedt, scientifique en informatique et professeur de psychologie à l'Université de Stanford. 

Pour apprendre le moyen le plus sûr de faire des câlins lors d’une épidémie virale, le New York Times interrogé Linsey Marr, spécialiste des aérosols chez Virginia Tech et l’un des plus grands experts mondiaux sur la transmission des maladies aéroportées, au sujet du risque d’exposition virale lors d’un câlin. Sur la base de modèles mathématiques d'une étude de Hong Kong qui montre comment les virus respiratoires se déplacent lors d'un contact rapproché, le Dr Marr a calculé que le risque d'exposition lors d'un bref câlin peut être étonnamment faible - même si vous étreignez une personne qui ne savait pas qu'elle est infecté et qui tousse.

Nous ne connaissons pas la dose exacte requise pour que le nouveau coronavirus nous rende malades, mais les estimations vont de 200 à 1000 particules de virus. Une toux moyenne peut transporter de 5 000 à 10 000 particules de virus, mais la plupart des éclaboussures se posent sur le sol ou sur les surfaces proches. Lorsque des personnes sont en contact étroit, environ 2% seulement du liquide contenu dans la toux - soit environ 100 à 200 particules de virus - seraient inhalés ou éclaboussés par une personne à proximité. Mais seulement 1% de ces particules parasites - juste une ou deux particules - seront en fait contagieux.


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Nous ne savons pas combien de virus infectieux il faut pour vous rendre malade - probablement plus d’un », a déclaré le Dr Marr. « Si vous ne parlez pas ou ne toussez pas en vous étreignant, le risque devrait être très faible ».

La quantité de virus rejetée par une personne varie énormément, donc le plus sûr est d'éviter les câlins. Mais si vous avez besoin d'un câlin, prenez des précautions. Portez un masque. Faites le câlin quand vous êtes à l'extérieur. Essayez d'éviter de toucher le corps ou les vêtements de l'autre personne avec votre visage et votre masque. Ne prenez pas dans vos bras une personne qui tousse ou qui présente d’autres symptômes.

Et rappelez-vous que certains câlins sont plus risqués que d'autres. Dirigez vos visages dans des directions opposées - la position de votre visage compte le plus. Ne parlez pas et ne toussez pas pendant que vous vous étreignez. Et faites-le rapidement. Approchez-vous et embrassez-vous brièvement. Lorsque vous avez terminé, ne vous attardez pas. Reculez rapidement. Et lavez-vous les mains après.

Cela peut être ardu, mais essayez aussi de ne pas pleurer! Les larmes et le nez qui coule augmentent le risque d'entrer en contact avec plus de liquides contenant le virus.

Certaines précautions peuvent sembler être intenses pour un simple câlin, mais les gens ont besoin d'options étant donné que la pandémie sera avec nous pendant un certain temps, selon Julia Marcus, épidémiologiste des maladies infectieuses et professeure adjointe à la Harvard Medical School.

«Il y a un vrai défi en ce moment pour les personnes âgées qui craignent de ne pas pouvoir toucher ou se connecter avec leur famille pour le reste de leur vie», a-t-elle déclaré. «Il est particulièrement important de garder les câlins brefs car le risque de transmission augmente avec un contact plus prolongé.»

Voici les choses à faire et à ne pas faire lors de câlins, d'après le Dr Marr et d'autres experts.

1. Ne pas s'étreindre face à face

D’après le Dr Marr, cette position présente un risque plus élevé parce que les visages sont très proches les uns des autres. Lorsque la personne plus petite lève les yeux, son souffle expiré, en raison de sa chaleur et de sa flottabilité, monte dans la zone respiratoire de la personne plus grande. Si la personne la plus grande regarde vers le bas, les respirations expirées et inhalées par les deux personnes ont la possibilité de se mélanger.

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2. Ne pas se coller les joues ensemble, dans la même direction

Cette position, avec les deux personnes regardant dans la même direction, présente également un risque plus élevé, car le souffle expiré de chaque personne se trouve dans la zone respiratoire de l'autre.

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3. Faire le câlin dans des directions opposées

Pour un câlin le plus sûr possible, il faut tourner les visages dans des directions opposées, ce qui vous empêche de respirer directement les particules expirées de l'autre.  Il vaut aussi mieux porter chacun un masque.

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4. Laisser les enfants étreindre autour des genoux ou de la taille

Le fait de se serrer au niveau des genoux ou de la taille réduit le risque d'exposition directe aux gouttelettes et aux aérosols car les visages sont éloignés. Le visage et le masque de l’enfant peuvent cependant contaminer les vêtements de l’adulte. Vous pourriez donc envisager de changer de vêtements et de vous laver les mains après une visite qui comprend des câlins. L'adulte doit également détourner le regard pour ne pas respirer sur l'enfant.

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5. Embrasser un enfant derrière la tête

Il est difficile de ne pas embrasser son petit-enfant. En embrassant le derrière de la tête de l’enfant, le grand-parent est peu exposé au souffle expiré par ce dernier. L’enfant pourrait être exposé au souffle de la personne plus grande, alors il vaut mieux le faire à travers un masque.

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6. Retenir son souffle 

Le virologue et professeur agrégé à l'Université de Leicester en Angleterre Julian Tang, qui étudie la façon dont les virus respiratoires voyagent dans l'air, a déclaré qu'il ajouterait une précaution de plus à un câlin pandémique, soit retenir son souffle.

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7. Faire un câlin de courte durée

"La plupart des câlins durent moins de 10 secondes, donc les gens devraient être en mesure de gérer cela », a déclaré le Dr Tang. « Ensuite,reculez à au moins deux mètres de distance avant de parler à nouveau pour vous permettre de reprendre votre souffle à une distance sécuritaire. Ceci pour éviter d'expirer tout virus dans la zone respiratoire de l’autre, si vous êtes infecté sans le savoir et d'inhaler le virus également.

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Les risques associés aux câlins

Yuguo Li, professeur d'ingénierie à l'Université de Hong Kong et auteur principal du document que le Dr Marr a cité pour faire les calculs, a déclaré que les câlins posaient probablement moins de risques qu'une conversation en face à face d’une plus longue durée. «Le temps d'exposition est court, contrairement à la conversation, qui peut être aussi longue que nous le souhaitons», dit-il. 

Mais attention, pas de baisers sur la joue!

Selon le Dr Li, le risque d'exposition virale peut être le plus élevé au début de l'étreinte, lorsque deux personnes s'approchent et peuvent respirer l'une sur l'autre, et à la fin, lorsqu'elles se séparent. Le port d'un masque est important, tout comme le lavage des mains, car il y a un faible risque d'attraper le virus des mains, de la peau ou des vêtements d'une autre personne.

Le Dr Marr a noté que, comme le risque d'un câlin rapide avec des précautions est très faible mais non nul, les gens devraient sélectionner leurs câlins avec sagesse.

Ainsi, on serre nos amis proches dans nos bras, mais on se retient pour les contacts qui sont en général plus occasionnels. On adopte l'approche Marie Kondo: l'étreinte doit susciter la joie!