Pour aider les personnes handicapées à voyager, ils créent un genre de Tripadvisor

Pour la majorité des gens, aller boire un verre, visiter un musée ou partir explorer une ville le temps d’un week-end est chose assez aisée. Mais pour une personne devant composer avec un handicap, cela peut demander beaucoup plus d’organisation. Certains endroits sont difficiles d’accès, voire carrément impossibles à visiter!

« Quand je voyage, je ne peux pas aller dans n’importe quel hôtel. Il me faut des couloirs assez larges, un grand lit, une douche à l’italienne et si possible une pharmacie à côté… », illustre par exemple Melchior, qui se déplace avec une béquille.

Pour venir en aide aux personnes à mobilité réduite ou aux prises avec divers handicaps (tels que visuels), une soeur et son frère, Mélina  et Emmanuel Kouratoras,  ont créé l’an dernier Handiplanet, un réseau social qui est dédié à l’accessibilité des sites de voyage et de loisirs et qui se décline en application pour téléphone intelligent depuis quelques semaines. 

Ce projet prend sa source dans une histoire personnelle. « Quand j’ai voulu partir en Grèce avec ma famille, j’ai tenté de me renseigner sur les hôtels et les restaurants », rapporte Mélina, 34 ans, qui est atteinte de myopathie. « Sauf qu’il est très difficile de trouver des informations fiables. Heureusement que mon frère était là quand je suis arrivée sur cette plage soi-disant accessible aux personnes à mobilité réduite ! »

Sur la plateforme Handiplanet, qui référence actuellement 4 000 villes et qui compte 10 000 utilisateurs, il est possible d’ajouter des lieux comme des médiathèques, des brasseries, des musées, des gares, etc.  qui sont notés par les contributeurs selon leur expérience sur place et leur type de handicap (en fauteuil roulant, malvoyant…). 

On retrouve entre autres le nombre de marches, l’espace pour tourner, les trottoirs adaptés… 

Tout comme sur Tripadvisor, plusieurs critères sont évalués, notamment ceux que seules les personnes concernées peuvent vraiment apprécier.

« Certains établissements se revendiquent comme accessibles, car ils ont une rampe d’accès par exemple, mais cela peut cacher de mauvaises surprises. Comme un hôtel où il n’y a que des salles de bains avec baignoire, ou un bar dont les toilettes sont trop étroites… », explique Mélina.

Une autre fonctionnalité de l’appli permet aux membres de discuter en privé pour s’échanger directement des conseils. Les établissements peuvent aussi figurer sur le site, moyennant un abonnement payant.

L’objectif d’Handiplanet n’est pas seulement de cibler les endroits « délinquants » , même si la loi de 2005 pour l’accessibilité est encore loin d’être suivie par tous. Cette plateforme veut également donner l’heure juste sur certaines destinations ou des sites touristiques qui pouvaient être sujets à des a priori négatifs.

Par exemple, « On a beaucoup de bons retours sur certains quartiers de Lisbonne, alors que cette ville peut sembler compliquée en raison de ses rues très vallonnées. Idem pour Venise, où l’on s’aperçoit que même en fauteuil manuel ou électrique, on peut faire plein de choses, comme prendre le Vaporetto. Ces retours sont très importants, car ils permettent aux personnes de se projeter, de se rassurer. Et donc d’éviter de s’isoler », explique Mélina.

Pour plus d’informations, consultez le site de Handiplanet.