Une amatrice de pêche blanche est gravement brûlée au Saguenay

Une amatrice de pêche blanche a subi de graves brûlures en raison d'une bulle de méthane qui a explosé alors qu'elle tentait de percer un trou dans la glace.

C'est au cours de la soirée de Noël que Marie-Christine Sheehy, une femme de Jonquière, a décidé d'aller passer la soirée avec un ami à pêcher sous une tente sur la rivière Petite Décharge à Alma.

Alors que Marie-Christine Sheehy et son ami tentaient de percer un trou dans la glace, la soirée a tourné subitement au drame. La jeune femme a expliqué à Radio-Canada: «C'était une poche de méthane emprisonnée dans la glace. Le méthane s'est mêlé à la flamme de ma chaufferette de propane, ce qui a fait une explosion. La flamme est restée dans le ciel même par après [l'explosion].»

L'explosion a été d'une telle intensité que la tente a été détruite, puis Marie-Christine Sheehy a commencé à ressentir une douleur de plus en plus intense: «Ça faisait vraiment mal. Je suis sortie, je me suis mis les mains dans la neige, le visage dans la neige.»

Mme Sheehy a été brûlée aux mains et au visage, tandis que son ami a subi quelques brûlures au premier degré: «J'ai des brûlures aux deuxième et troisième degrés sur les mains qui vont prendre plusieurs semaines de guérison et au visage. On m'a dit que mon visage allait redevenir beau, il n'y a pas de problème. Mais j'ai quand même une brûlure au deuxième degré.»

À la suite de l'accident, Mme Sheehy a pris conscience que plusieurs amateurs de pêche blanche ignoraient les dangers liés aux poches de méthane: «Même mes amis, qui sont habitués à faire de la pêche blanche, quand j'en parle avec eux autres, ce n'est pas normal qu'ils n'aient jamais entendu parler de ça. Tout le monde est surpris, même à l'hôpital, le personnel était surpris. Je me dis qu’il faut que les gens sachent. [...] Avant de faire un trou, il ne faut pas de flamme. On fait son trou, puis après on fait le chauffage.»

Yves Prairie, qui est professeur au Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), a précisé lors d'une entrevue avec Radio-Canada que ce phénomène est connu des chercheurs, mais les risques demeurent faibles: «Lorsqu'on perce un trou, pour de la pêche blanche ou pour autre chose, s'il y a une source, une étincelle pas loin, bien évidemment, ça peut causer soit une explosion, soit un genre de chalumeau. [...] Il faut juste s'assurer, pour être complètement sécuritaire, qu'on fasse un trou et qu’on attende un bout de temps que, si méthane il y a, il se disperse dans l'atmosphère.»

Mme Sheehy espère qu'en faisant part de sa très mauvaise expérience, elle arrivera à sensibiliser quelques personnes. On vous invite donc à transmettre l'information à vos proches qui pratiquent la pêche blanche, puisqu'un pêcheur averti en vaut deux!